« Former des chefs en trois mois, c’est le pari de l’école Cuisine mode d’emploi(s) de Marcq-en-Barœul »
La Voix du Nord publie une interview de Véronique Carrion, Directrice générale de Cuisine Mode d’Emploi(s) que vous pouvez retrouver en cliquant ici ou lire ci-dessous:
« L’école Cuisine Mode d’Emploi(s) ouvrira ses portes à Marcq-en-Barœul le 13 janvier. Alors que les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 23 novembre, Véronique Carrion, cofondatrice du concept avec le chef Thierry Marx, nous explique le fonctionnement de cette école qui ouvre là son neuvième établissement. »
– Rappelez-nous le concept initial de ces écoles Cuisine mode d’emploi que vous avez co-imaginé avec Thierry Marx…
« L’idée est de permettre à des personnes éloignées de l’emploi, c’est-à-dire des demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minima sociaux, personnes sous main de la justice, personnes bénéficiant d’un statut de réfugié, de se former rapidement, en trois mois. Comme nous nous adressons à des adultes, nous souhaitions une formation rapide : ce sont donc huit semaines de formation et trois semaines de stage. Et il s’agit d’un process de formation très opérationnel, les élèves passent leur temps en cuisine. Le public auquel nous nous adressons n’a pas envie de se retrouver de longues heures assis. Enfin, ils sortent avec un diplôme reconnu par l’État, et la formation est totalement gratuite. »
– Si la formation est gratuite, comment êtes-vous financé ?
Nous trouvons des financements publics et privés. À Marcq-en-Barœul, trois fondations nous accompagnent. Et pour l’équipement, nous avons obtenu des aides de la mairie (100 000 €), de la Métropole européenne de Lille (200 000 €) et de la Région (100 000 €). Et nous avons des aides de GRDF qui nous accompagne depuis la création de la première école à Paris, en 2012. »
– Qui peut candidater ? Faut-il des bases en cuisine ou au contraire, n’avoir effectué aucune formation avant ?
« Tout le monde peut candidater à condition d’être inscrit à Pôle emploi, indemnisé ou pas. On peut avoir des bases en restauration, ou pas. Ce qu’on va regarder lors de l’entretien individuel, c’est la motivation. Nous nous assurons aussi qu’ils sont au courant du milieu dans lequel ils vont évoluer, qu’ils n’idéalisent pas le travail en cuisine. Certains rêvent de travailler en cuisine parce qu’ils ont vu des émissions de téléréalité, alors on leur demande s’ils sont bien conscients des contraintes du métier… On ne veut pas partir sur un malentendu. On veut qu’ils aient conscience de tout ce que cette formation implique. Elle est très intense, il faut tenir le rythme. Côté profil, c’est large : on a du bac moins 10 au bac plus 10, c’est ce qui fait la richesse de notre dynamique. »
– Que deviennent vos stagiaires ?
« Un peu plus de 6 % créent leur restaurant. Les autres travaillent en entreprise, de la restauration collective au restaurant étoilé. On a des anciens stagiaires dans tous les restaurants étoilés. C’est une formation reconnue par les professionnels, ils savent que pendant les huit semaines de formation, les stagiaires ont été mis en situation, ils sont déjà dans la dynamique de travail. Et à partir du moment où Cuisine mode d’emploi est très liée à Thierry Marx, on doit avoir une qualité de formation qui vise l’excellence. »
–Thierry Marx est présent dans les écoles ?
« Il est davantage présent dans l’école parisienne. Après, il est dans toutes les écoles aux moments forts. Et il travaille à mes côtés pour les recherches de financement notamment. »
– Quelles filières seront dispensées à l’école marcquoise ?
« La session cuisine démarrera le 13 janvier, pour dix stagiaires. Il y aura cinq sessions de dix stagiaires par an. Puis la session service en restauration option sommellerie ouvrira mi-2020. Puis, dans un troisième temps, il y aura une session boulangerie. Pour la session cuisine, le formateur sera Halim Lettifi. »
Propos recueillis par Bérangère Barret